En ligne, tirer une croix sur l’autoérotisme est pour les vrais mâles le signe de la puissance et du dépassement de soi.

« Rien ne me fait peur. Plus rien ne me fait mal », déclare iamLucid, youtubeur au regard légèrement illuminé. Torse nu en plein mois de janvier dans un jardin du Michigan, il affirme à ses abonnés qu’accepter l’inconfort permet de reprendre le contrôle sur sa vie. Pour cela, il prend des douches froides tous les jours et ne se masturbe plus devant des contenus pornographiques depuis près d’un an. À ses yeux, la masturbation est : « la chose la plus bêta », « la plus faible qu’un homme puisse faire. » Dans le lexique masculiniste, il faut comprendre par « hommes bêta » les hommes étant au plus bas dans l’échelle de la masculinité. Le jeune iamLucid n’est pas le seul à tenir ce type de propos. Sa vidéo fait partie d’une communauté florissante visant à arrêter la masturbation. Bienvenue chez les NoFap.

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L’amnésie traumatique permet de survivre à l’inceste

Alors que les témoignages des victimes d’inceste et d’abus sexuels subis durant l’enfance se multiplient, comment comprendre les sursauts de la mémoire des années, parfois même des dizaines d’années, après les faits? Décryptage d’un phénomène.

En Suisse, une personne sur cinq est victime d’abus sexuels durant son enfance. Dans 80% des cas, l’agresseur est un membre de la famille. La vague #metooincest, qui déferle aujourd’hui sur les réseaux sociaux, met à jour ces expériences traumatiques, brisant le tabou de l’inceste. La littérature aussi s’empare de ce sujet douloureux, à l’instar de Camille Kouchner dans La familia Grande[1] où elle évoque les abus sexuels subis par son frère jumeau alors qu’ils étaient enfants. Très souvent, ces faits sont « passés sous silence » des années durant. Selon les chiffres de l’enquête « Impact des violences de l’enfance à l’âge adulte » (2015), réalisée par l’association française Mémoire traumatique et victimologie, 46% des victimes mineures ont présenté une période d’amnésie traumatique lorsque les violences subies ont été commises par un membre de la famille. Des années, voire des dizaines d’années, peuvent s’écouler avant que les souvenirs traumatiques ne refassent surface.

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