Dans cette rubrique, et grâce aux suggestions du magnifique ouvrage du Professeur Henri Joyeux, « Comment parler à nos enfants de l’amour et de la sexualité » (Éditions François-Xavier de Guibert)… nous allons aborder la communication entre les parents et l’enfant, quant à l’amour et la sexualité. À quel âge, et selon quelles précautions ? Voici quelques réponses.
Les comportements sexuels de l’enfant sont normaux. Ils sont guidés par la curiosité et le besoin d’explorer.
- Parler de sexualité avec votre enfant est important pour son développement
- Soyez à l’écoute de votre enfant, et donnez-lui des infos adaptées à son âge
- Discuter du risque d’agressions sexuelles avec lui peut aider à les prévenir
Parler de sexualité peut se faire le plus naturellement du monde, lors des activités de tous les jours comme l’habillement, le bain ou la lecture d’un livre.
Chez les bébés et les tout-petits, le développement psychosexuel est avant tout guidé par la curiosité et l’exploration. De l’éveil des sens du nourrisson à la découverte de la différence des sexes, les comportements sexuels font partie du développement sain et normal des jeunes enfants.
Le complexe d’Œdipe
Autour de 3 ans à 4 ans, l’enfant renforce son identité de garçon ou de fille. Il peut alors chercher à se rapprocher de son parent du sexe opposé et rejeter le parent du même sexe que lui. Cette étape s’appelle le complexe d’Œdipe et les enfants le vivent avec plus ou moins d’intensité. Ainsi, une petite fille pourrait essayer de se rapprocher de son papa en lui disant qu’elle l’aime, et un petit garçon pourrait vouloir se rapprocher de sa maman en lui disant qu’il veut se marier avec elle. L’enfant peut aussi se mettre à s’opposer plus souvent à l’autre parent. Rappelez-vous qu’il s’agit d’une étape normale du développement de votre enfant et qu’il aime toujours ses deux parents. Cela finira par passer ! (in : Naître et grandir)
PRÉVENIR AGE PAR AGE…
3 ANS…
L’enfant découvre son moi et pose beaucoup de questions : « Les bébés, comment ça vient ? »
A 8 ans, il faut avoir terminé toute l’information complète à ce sujet… il appartient d’avoir un langage simple, puis d’affiner les détails progressivement avec l’âge. Procurez-vous un petit manuel que vous aurez lu au préalable, et qui ne soit pas écrit par des lobbies extrémistes.
Avertissez vos enfants de ne jamais partir avec un inconnu qui lui donne des bonbons et veut le faire monter en voiture. Ceci est très important et doit être fait systématiquement, et répété ! En sachant aussi que la majorité des abus sexuels est le fait de personnes que l’enfant connaît déjà.
9 ANS – 13 ANS…
Préparer à la puberté… qui peut toutefois arriver plus vite que prévu.
Parler du sentiment amoureux, et dès la classe de 6ᵉ, de la masturbation. Ne pas en parler par peur d’être maladroit, c’est exposer l’enfant au risque que ses copains-copines lui décrivent la réalité de ces choses, mais dans un langage vulgaire, sale et inapproprié. C’est aussi l’exposer au risque potentiel de la pornographie, atteignable en un clic. Parler des abus sexuels et du viol.
Affirmer que la sexualité est belle ! mais qu’elle a un cadre, des limites et des contraintes.
Rappelons que la puberté est plus ou moins longue selon les adolescents, elle est marquée par des transformations du corps, de la psychologie et des comportements. Les organes sexuels se transforment, et atteignent ainsi leur maturité petit à petit, pour permettre la reproduction. Le processus débute en moyenne vers l’âge de 9-10 ans pour les filles, 12 ans pour les garçons. Il dure environ 6 ans pour s’achever vers 16 ans chez la fille, et 18 ans chez le garçon. Chez la fille, les règles vont apparaître, chez le garçon, la voix va muer et une première éjaculation aura lieu, il faut lui en parler, y compris de l’éjaculation nocturne.
Il est bien de dialoguer avec son ado… avec beaucoup de respect et de tact, sans le choquer, et de lui expliquer clairement qu’il est normal, mais qu’il va cependant traverser une crise qui le remettra en question, avec des angoisses potentielles. La communication au travers du toucher et de gestes physiques de tendresse sont très importants, tant qu’ils sont supportés par l’ado.
Certains sujets doivent être abordés uniquement par le père (envers son garçon, et seul à seul avec lui), d’autres par la mère (en seul à seul avec sa fille). Si vous n’osez pas parler à vos enfants, les lobbies et les personnes malveillantes le feront à coup sûr !
Parents chrétiens engagés, si vous pensez que vous ne devez pas parler sexualité à vos enfants, car « Dieu les protègera », vous vous trompez totalement ! C’est justement parce que vous êtes une famille chrétienne engagée, que l’adversaire de vos âmes essaiera d’en faire un havre et un cocon d’impureté cachée, l’expérience le démontre… (Ndlr)
13 – 15 ANS
Parler des difficultés des jeunes, mais sans moraliser constamment…
Votre adolescent est impulsif et hypersensible à cette période, il est envahi par toutes sortes de pensées, et notamment par des pensées sexuelles, par « poussées ». Il cherche à s’identifier à lui-même, et ce n’est jamais facile. Ce processus d’identification le fera s’opposer à vous, en même temps qu’il aura besoin de vous, de son père pour s’opposer et de sa mère pour se confier.
Il faudra développer en lui le sens de la responsabilité, de l’effort, et de la maitrise de soi. La liberté, ce n’est pas faire n’importe quoi, n’importe quand, n’importe où et avec n’importe qui !
Voici les sujets qui doivent obligatoirement être évoqués : les drogues, dont la relation avec l’alcool – l’homosexualité – la bisexualité – le genre – l’hétérosexualité fonctionnelle et dysfonctionnelle – le sida – le suicide – la contraception et l’avortement – le sentiment amoureux – le premier rapport sexuel (son âge moyen est de 17 ans) – les abus sexuels (à l’école, dans les colonies, associations, avec les copains-copines, les cousins-cousines ou les frères et sœurs (ce n’est pas rare), etc.).
Ne vous moquez jamais des homosexuels et des transgenres ! Déjà, parce que c’est une atteinte à la dignité humaine et un manque de respect, et puis, parce que si l’un de vos enfants est dans ce cas et le cache, vous pourriez provoquer son suicide.
L’écoute et l’attention concentrée sont primordiales durant toute la durée de l’adolescence. Veillez en tout premier lieu, à avoir une bonne communication avec vos enfants ! Les familles les plus dysfonctionnelles sont celles où l’on prétend que les problèmes n’existent pas (car vous cachez les vôtres, et vous vous les cachez à vous-mêmes), il est donc interdit d’en parler. C’est le meilleur moyen pour que vos enfants cachent leurs problèmes et les résolvent par des faux-fuyants et des addictions cachées, soyez-en sûrs.
Les angoisses des jeunes proviennent parfois et aussi d’un manque de communication avec les parents, de difficultés familiales non verbalisées, de secrets de famille bien cachés mais qui deviennent nocifs, de la peur de l’avenir et d’un climat anxiogène, d’un manque de père et de repères. Les blessures affectives et le manque de communication provoqueront des conduites à risque.
L’adolescent est sujet à une pulsion psychique constante, celle de l’angoisse qui crée alors le besoin de fuir, de se réfugier en soi-même. Si les parents ne dialoguent pas avec lui, il pourra alors se renfermer définitivement, et s’orienter vers une sexualité solitaire (sexualité qui est une force très puissante à cet âge) pour se calmer par un plaisir immédiat et un apaisement, avec le risque de développements de troubles de la personnalité, et de névroses diverses.
Notons ceci : lorsque nous parlons sexualité avec notre ado, il semble ne pas répondre et ne pas être concerné (silence), c’est normal, car nous évoquons là ses jardins secrets… il nous faut cependant continuer à communiquer, même s’il n’y a pas dialogue.
En ce qui concerne l’enfant, depuis sa conception jusqu’à l’age de 8 ans, nous vous recommandons de visiter ce site : « Naître et grandir »
Phénix
Association OSER EN PARLER
Tous droits réservés – Copyright OEP – 2023
Toute reproduction partielle ou totale des écrits contenus dans ce site est soumise à l’approbation claire et explicite de l’association OSER EN PARLER (France) par écrit. Toute violation, toute déformation des propos dans un but destructeur et calomniateur sont soumis aux lois françaises en vigueur. Avocats et juristes (déjà sélectionnés) sont alors immédiatement contactés systématiquement, lorsqu’il y a soupçon de violation.