Stigmatisée, pathologisée, cette pratique nous indique, entre autres, que le sexe actuel est à réinventer.
L’asexualité et l’abstinence sont de plus en plus visibles dans notre société. Regroupées sous le terme générique du «no sex», elles nous interrogent sur la norme ou l’hétérogénéité et viennent bouleverser les scripts traditionnels de la sexualité. Le sujet est encore tabou car quand le sexe n’y est pas, la société tremble. Ne pas éprouver de désir, ni avoir de sexualité, est souvent considéré comme douteux, voire anormal.
Le «no sex» est toujours-déjà stigmatisé, pathologisé, quand il n’est pas considéré comme un épisode forcément temporaire auquel il est nécessaire de remédier… L’absence de rapports sexuels questionne et met mal à l’aise tant la société que la communauté scientifique. La principale raison est que cette absence s’avère généralement associée au vide ou au rejet d’autrui qu’elle pourrait induire. L’absence de pulsion sexuelle est fréquemment perçue comme un refus du sexe et non une faculté de déplacement (par la sublimation) vers autre chose.