« La solitude d’un divorce est beaucoup plus grande que la solitude expérimentée par une personne célibataire qui l’est restée à vie » (Harold R. Eberle)
Le divorce, dissolution du mariage civil prononcée par jugement, touche la moitié, voire 60% des mariages célébrés. L’initiative du divorce est prise dans 73 % des cas par les femmes. La garde des enfants leur est accordée très souvent.
Certains cabinets d’avocats se sont spécialisés dans le divorce des personnes homosexuelles.
Les souffrances du divorce
Les conséquences d’un divorce (ou d’une simple séparation de corps) ne sont pas anodines, et souvent cet événement s’accompagne de souffrances et douleurs de tout ordre :
- À cause de la rupture du couple. Cette rupture représente toujours un traumatisme très pénible, accompagné, selon les cas, de sentiments d’amertume, de colère, de culpabilité, de rejet, de trahison, d’abandon, d’humiliation et d’injustice, de solitude, d’échec. Il y a parfois une véritable déclaration de guerre entre les conjoints, et différentes batailles successives, gagnées ou perdues tour à tour. Le recours à la protection de la police, avec dépôt de plainte ou transcription sur un registre de main-courante, est quelquefois nécessaire.
- À cause du vécu douloureux des enfants : ils en subissent les nombreuses conséquences, et de tout ordre. Ils se sentent rejetés, et parfois, ils en viennent à penser que le divorce des parents est à cause d’eux… Lorsque l’un des parents utilise les enfants comme moyen de pression, ou monnaie d’échange, c’est le pire : l’enfant se sent une valise. Il n’y a pas de comportement plus manipulatoire et abject de la part d’un parent.
- À cause du droit de visite de l’autre conjoint, sur l’enfant : l’autre viendra-t-il chercher l’enfant ou non ? saura-t-il bien s’en occuper ? le ramènera-t-il, et s’il le fait, le fera-t-il à l’heure ? L’enfant peut représenter un terrible moyen de pression, de diversion, de manipulation. Et la pire des situations est celle où l’un des ex-conjoints ne cesse de critiquer l’autre devant les enfants. Et que dire lorsque la pension alimentaire n’est plus payée ?
- À cause de la situation conflictuelle, du stress, du climat de violences verbales et physiques, des différents traumatismes qui s’enchaînent, provoquant insécurité, dépression, perte d’appétit, insomnies, cauchemars
- À cause de la perte des repères : affective, sexuelle, matérielle, financière
- À cause d’un éventuel déménagement obligé
- À cause de la présence de nouveaux partenaires dans la vie respective des conjoints séparés
- À cause de l’atteinte à la réputation opérée éventuellement par l’ex-conjoint, et de ses manipulations mensongères et malhonnêtes de tout ordre, y compris dans les deux familles et parmi les amis communs
- À cause des complications d’ordre administratif et judiciaire, des dépenses financières élevées et de l’accumulation des dettes
- À cause des préjudices et troubles subis : par exemple, nous l’avons déjà dit, le non-versement de la pension alimentaire
Seulement le tiers des enfants de parents séparés ou divorcés depuis quelques années voient très régulièrement l’autre parent. Parmi les quatre millions d’enfants mineurs dont les parents sont séparés, 11,5 % sont alternants en 2020 (10,6 % en 2018). Les autres enfants de parents séparés résident donc majoritairement ou exclusivement chez un seul de leurs parents, le plus souvent leur mère (86 %). 480 000 enfants mineurs vivent en résidence alternée.
C’est un défi : les couples qui se séparent doivent réussir à séparer leur vie de couple de leur vie de parents, et ce, dans une période de leur vie où les sentiments qui les habitent (colère, angoisse, déprime, rancune) sont assez actifs. Toutefois, c’est justement cette tâche que doivent accomplir les parents, s’ils veulent penser au bien-être psychique et moral de leurs enfants communs, sans mettre uniquement en avant leurs mobiles personnels bien compréhensibles.
Lorsque l’un des parents programme son enfant contre l’autre parent, au point de le dissuader même de le revoir, c’est qu’il a une peur panique de perdre son enfant après avoir déjà perdu son conjoint. Ou ce sont des sentiments de vengeance qui le poussent à vouloir frapper ou tourmenter l’autre parent.
Rechercher des soutiens
Rappelons ici l’importance du soutien affectif, psychologique et moral de la famille d’une personne divorcée ou en attente de divorce. Ce soutien est primordial et doit être sans faille : écoute, empathie, disponibilité, protection, compréhension. Son rôle n’est aucunement de juger ou de s’immiscer, mais d’être présente, pour éviter le pire. Parfois, le recours à un psychologue ou à un psychothérapeute sera nécessaire.
L’Église locale, lieu de guérison, de soutien, de soins pastoraux face aux personnes en grande difficulté, devrait pouvoir être présente et accompagner les personnes qui traversent un divorce. Bien heureusement, certaines communautés ont une équipe d’accompagnement formée et spécialisée pour tout un ensemble de situations parmi les couples, les célibataires, les endeuillés, les grands malades. Sa grande tentation, face aux divorces, pourrait être le déni, l’indifférence, voire le rejet. « Le divorce ne vient ps de Dieu »… alors, vous êtes en pleine désobéissance…
C’est alors que l’entourage se vide, les visites s’espacent, l’Église se déresponsabilise et abandonne progressivement les personnes concernée(s) en les laissant tout naturellement livrées à elles-mêmes. Le résultat est fâcheux : le membre ne vient plus aux réunions cultuelles, et il est parfois interdit d’Eucharistie ou de Ste-Cène.
Déconstruction – reconstruction
Une personne vit toujours très mal un divorce, et peut passer par plusieurs phases de déconstruction et de deuil, provoquant les comportements suivants :
- elle a tendance à être tentée de compenser par de multiples expériences sexuelles à la sauvette, et parfois le fait
- elle a tendance à s’alcooliser, ou à entrer dans d’autres addictions (abus de nourriture, usage immodéré de médicaments, ou d’autres substances)
- elle traverse des périodes de déprime, et parfois de dépression, menant parfois à des pensées suicidaires
Les sentiments de solitude, d’abandon, de culpabilité, d’échec ne sont pas rares et devront être traités.
Puis, après une période plus ou moins longue, qui peut durer jusqu’à plusieurs mois ou années, surviendront des épisodes de reconstruction, entrecoupés par la remontée de bons et mauvais souvenirs. Il sera alors temps de tourner obligatoirement la page sur un passé échu. Parfois changer de logement, de décoration intérieure, de vêtements, et refaire totalement du neuf. Cela prend du temps…
Le divorce peut laisser une blessure douloureuse et profonde, lorsque la personne a été trompée par exemple ; elle se sent donc trahie et espérait que la relation dure toute la vie.
Il faudra alors gérer deux peurs : la peur de ne plus pouvoir refaire confiance, et la peur de ne plus pouvoir aimer à nouveau.
Les conséquences sur l’enfant
Selon la personnalité de l’enfant, le conflit conjugal et la séparation seront plus ou moins acceptés et assumés. Tout cela va le désorganiser, et il ne saura plus comment faire confiance à son père et à sa mère.
La perte de l’un des parents bouleversera profondément le « soi » de l’enfant, sa structure et sa substance. L’enfant se sentira brisé. Il aura l’impression que la perte de l’un des parents se dirige contre lui : « C’est ma faute », ou « Je n’ai pas mérité que maman / papa reste ». L’enfant infligera alors une charge négative à une partie de lui-même ; une partie de sa personnalité subira une véritable amputation psychique, entraînant de possibles conséquences pour le développement de sa personnalité, notamment à long terme.
Pour supporter sa situation, l’enfant refoulera sa douleur, il la dissociera. Vu de l’extérieur, on ne pourra plus s’apercevoir de rien. C’est plus tard que ces enfants présenteront souvent des symptômes corporels ou psychiques et des problèmes comportementaux.
L’on peut ici affirmer quatre choses :
- l’enfant, pour se construire et édifier son unité interne, a besoin de participer à la cohérence parentale
- les parents sont, pour l’enfant, le fondement du réel
- l’enfant se considère souvent, à tort, être la cause des mésententes conjugales
- les parents inspirent une confiance quasi automatique aux enfants
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