Je suis codépendant…

Ou « quand l’autre est tout… »

La codépendance, ou dépendance relationnelle, est un ensemble de comportements très peu adéquats, dans lesquels une personne s’implique au travers de la relation avec une personne dépendante.

Que se passe-t-il ? Le codépendant se fait une obsession de contrôler le comportement d’une personne dépendante, malgré les conséquences que cela peut engendrer dans sa vie, ou dans celle de l’autre.
Il perd la maîtrise de sa vie, en essayant d’aider à tout prix – mais souvent sans succès – la personne dépendante, et en sacrifiant son propre épanouissement.
Ainsi, il ne permet pas à la personne dépendante de changer, car elle se sent enveloppée, étouffée par l’autre qui vit en elle par procuration.

Le comportement du codépendant

Il arrive souvent que les personnes codépendantes :

  • ne pensent qu’au bien-être des autres sans tenir compte de leurs propres besoins
  • vivent dans la peau d’un sauveteur
  • aillent au devant des besoins des autres en essayant de tout contrôler
  • se sentent affectés, voire coupables dès qu’ils voient que les autres ont un problème
  • se sentent obligés – presque contraints – d’aider les autres
  • ne respectent pas leurs limites et soient prêts à tout assumer à la place des autres
  • disent « oui » quand ils veulent dire « non » et prennent en charge des tâches qui appartiennent aux autres
  • s’efforcent de plaire aux autres au lieu de se plaire à eux-mêmes
  • fassent tout, et aient de la peine à demander de l’aide

Les problèmes du codépendant

Quels sont les véritables problèmes du codépendant ?

  • il est en recherche de son identité, il vit dans un mal-être constant à cause des blessures reçues durant son enfance (dont parfois la blessure de trahison)
  • il n’a pas le sentiment de sa propre valeur, vit dans une totale insécurité, ce qui le pousse à trouver sa valeur et sa sécurité en aidant une autre personne
  • il n’a pas confiance en lui, il la trouve au travers de la présence et du regard des autres, ou dans la contemplation des aides qu’il fournit aux autres
  • il cherche à se compléter et à assouvir ses propres besoins au travers de quelqu’un d’autre, soit du même sexe dans le cas d’une attirance homosexuelle, soit du sexe opposé dans le cas d’une attirance hétérosexuelle ; à ce stade, l’on peut constater le développement d’abus de toutes sortes : physiques, sexuels, psychologiques, spirituels…

Les problèmes du codépendant ont des revers ; il devient peu à peu déçu, car ses efforts ne portent pas toujours du fruit, et n’attirent pas la reconnaissance de l’autre. Il charge les autres de culpabilité en leur faisant comprendre qu’ils sont ingrats, et ne savent pas reconnaître leur valeur en leur renvoyant l’ascenseur. Parfois, il les rend responsables de ses propres problèmes.

Alors, il devient amer, agressif, colérique, et en vient à se considérer comme une victime ; il a peur de perdre les autres et de se retrouver seul, et peut rentrer dans des idées suicidaires. Il a surtout peur d’être ce qu’il est vraiment : une créature faible, à la recherche de son identité.

Comment changer ?

Le codépendant est appelé à faire un travail sur lui-même, et à ne plus s’occuper des autres en priorité. Il a été déçu des autres durant son enfance, et il a compensé en conséquence, en cherchant à les contrôler : quoi de plus évident pour contrôler quelqu’un, que de le rejoindre au beau milieu de ses épreuves pour essayer de l’en faire sortir et d’aller plus loin.

Le codépendant est souvent un manipulateur ; il se fuit lui-même et manipule les autres sous couvert d’humanisme, afin de mieux se prolonger au travers d’eux. C’est dans ce sens que l’on découvre qu’il vit par procuration.

Il aura besoin de faire un état des lieux de sa propre vie, de reconnaître son état de faiblesse, et de rechercher à tout prix la guérison. Une repentance quant à son comportement est indispensable. Pour tout cela, un suivi psychologique sera souvent nécessaire, sans agressivité de la part de l’aidant.

Les ennemis du changement, chez le codépendant, sont le déni (ne pas vouloir reconnaître son problème), la peur (de mieux se connaître), la crainte (d’être rejeté par les autres), la paranoïa (se sentir incompris et persécuté).

C’est pourquoi un rapport de confiance, ainsi qu’une profonde empathie, sont nécessaires pour l’aider à évoluer et à changer, sans qu’il se sente rejeté.

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