C’est quoi être amoureux ?
Être amoureux, c’est ressentir, à la fois physiquement et psychologiquement, un amour irraisonnable… et fou envers une personne.
On est « scotché à elle », elle nous émerveille, elle nous attire comme un aimant, nous ne pouvons plus nous passer de la voir, de la contempler et de nous en nourrir. Nous nous sentons bien, nous sommes heureux, nos soucis disparaissent, bref, nous planons dans un océan de bien-être… Tous les détails sont ensuite scrutés : ses mimiques, son sourire, ses attitudes, sa démarche, les détails de son corps, ses cheveux, son regard envers nous, son style vestimentaire, son mode d’expression, son parfum… tout cela peut même mener très vite (ou pas) à une excitation sexuelle.
On a les mains moites, la voix a du mal à sortir, le cœur palpite de plus en plus fort, les pupilles se dilatent, la position du corps change, les sourires deviennent soleils, le toucher devient caresse, l’on se concentre et l’on regarde l’autre attentivement, il est bombardé de questions… et la tendresse augmente.
Alors, nous cherchons très vite à deviner si ce sentiment est partagé ! Et nous cherchons à séduire… séduire, et encore séduire, en montrant le meilleur de nous-mêmes, et en cachant nos défauts. Les petits cadeaux arrivent…
Il y a deux processus amoureux : le coup de foudre, qui est une émotion forte, soudaine, une attirance brutale envers une autre personne / le sentiment d’attachement et d’attirance croissant et progressif dans le temps. Les deux processus sont aussi valables l’un que l’autre ! En effet, certaines personnes n’ont jamais eu de coup de foudre… et ce n’est nullement une tare, mais un autre style de fonctionnement émotionnel.
Tomber amoureux, cela fait partie de nos choix inconscients… et voilà pourquoi tout cela a besoin de se conscientiser par la suite, d’être remis en question aussi bien cérébralement qu’émotionnellement, et d’être retravaillé. Le temps sera nécessaire. Les discussions, les activités ensemble doivent devenir légion.
Certaines personnes ne tombent jamais amoureuses, l’on dit qu’elles sont « aromantiques ». D’autres tombent amoureuses de plusieurs personnes à la fois, on les appelle les « polyamoureux ».
Ne plus être amoureux après l’avoir été n’est pas nécessairement synonyme de désamour. Bien au contraire. Cela se produit au moment de la transition entre les débuts d’une relation, et celle où l’on arrête d’idéaliser notre partenaire, et c’est surtout là que le couple peut se construire réellement et profondément.
Pourquoi c’est si bon d’être amoureux…
Testostérone, ocytocine, lulibérine, endorphines… toutes ces molécules, libérées à grands flots lors de la rencontre amoureuse, nous font planer, désirer, jouir, oser.
« Nous sommes programmés pour être dépendants à l’autre, aveuglés par l’amour, car nous sommes conditionnés par le besoin », explique Michel Reynaud, psychiatre et professeur de psychiatrie, spécialiste des addictions.
Besoin de fusionner, de faire le plein de plaisir physique et de sécurité affective.
Tout commence avec la testostérone, l’hormone du désir sexuel, produite par les hommes et les femmes.
À cette production succède celle de lulibérine, l’hormone libérée au début de la relation sexuelle. C’est elle qui pousse à rechercher toujours plus de contact et de caresses.
Vient ensuite l’explosion d’endorphines au moment de l’orgasme, qui modifie radicalement l’état de conscience ordinaire : euphorie ou extase, ces molécules nous font décoller.
Mais en même temps que les sens et la conscience s’affolent, nous produisons de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Et c’est ainsi que le plaisir devient amour attachant.
« Toutes ces hormones qui travaillent en surrégime produisent de la dopamine, qui booste ce que l’on appelle « le circuit de la motivation » poursuit Michel Reynaud. C’est la dopamine qui nous pousse à agir, à oser, à relever des défis ».
C’est aussi sa chute, générée par l’absence ou l’abandon de l’objet d’amour, qui nous fait des nœuds à l’estomac, nous déprime plus ou moins sévèrement selon notre structure psychoaffective et notre capacité à gérer le manque. (in Revue Psychologies – déc. 2006 – F. Mazelin Flavi et I. Taubes)
NDLR : Il semble que la toxicomanie aux dérivés morphiniques (morphine, héroïne, …) puisse être considérée comme un type de préférences érotiques particulières. En effet, l’injection de morphine provoque une sensation similaire à l’émoi érotique, l’injection d’héroïne provoque une sensation proche de la jouissance, et la dépendance observée semble dépendre de mécanismes neurophysiologiques proches de ceux de l’addiction érotique.
(L’émoi érotique : c’est la sensation émotionnelle de plaisir intense, qui correspond à l’activation de certaines régions hypothalamiques et, éventuellement, limbiques. Il semblerait que les endomorphines soient impliquées dans la dynamique de ce processus).
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