La porno-dépendance : définition

Le mot « pornographie » vient du grec pornê (prostitué) et graphê (écriture).

« On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie que par des miradors » (Alexandre Soljenitsyne)

D’après la mesure Audience Internet Global de Médiamétrie, au 1er trimestre 2022, l’ensemble des sites porno ont enregistré une audience mensuelle moyenne cumulée de 18,3 millions de visiteurs uniques en France, dont 12% de mineurs (soit plus de 2,2 millions). Et si en 2017, l’âge moyen de première exposition à des images pornographiques était de 14 ans, il est désormais de 11 ans en moyenne en  2022.

De nos jours, beaucoup de personnes, hommes ou femmes, deviennent « porno-dépendantes », en grande partie à cause de leur utilisation quotidienne d’Internet. Elles ne peuvent donc plus se passer de tout ce qui provoque le plaisir sexuel, et surfent parfois durant des heures sur des sites pornos, dans le but d’avoir une brutale jouissance à tout prix, un orgasme mental rapide, telle une drogue dont on a besoin à heure fixe. Une vraie dépendance presque au même titre que l’alcool, le tabac ou la drogue… On la surnomme aussi : sexolisme.

Lisons ceci : clic – https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/05/25/les-sites-pornographiques-sont-de-plus-en-plus-frequentes-par-les-mineurs-selon-une-vaste-etude-commandee-par-l-arcom_6174765_4408996.html

Comment protéger nos enfants ? Lire ici : CLIC – https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/pornographie-en-ligne-comment-proteger-les-mineurs-06518868.html

Cette porno-dépendance touche aussi les chrétiens et les chrétiennes (parfois même très engagés dans leur église), car elle s’adresse non pas à l’esprit, mais aux sens et aux pulsions sexuelles de la personne. Elle rebondit sur le manque d’affection, de sécurité et de reconnaissance de l’individu. Elle est dépouillée du véritable amour, qui consiste à donner et non à prendre. Elle est un substitut, un « placebo » de l’amour.

La porno-dépendance : c’est le fait, chez les personnes hétéro, bi ou homosexuelles, de visionner constamment des images, clips ou films porno, et par la suite de se relier parfois par « chat » ou « webcam » avec des partenaires d’un soir, sur l’Internet. Des partenaires qui d’ailleurs mentent parfois sur leur âge, leur genre (homme ou femme), leur poids, leur taille et leur beauté, et rentrent alors exclusivement dans leurs fantasmes, car ils ne peuvent les réaliser dans leur vie personnelle de tous les jours.

[ bisexualité : attirance et pratique sexuelle indifféremment homosexuelle ou hétérosexuelle. Certaines personnes sont attirées sentimentalement et sexuellement, à la fois par les hommes et par les femmes ]

Tout ceci se mélange par exemple chez les personnes homosexuelles, avec des sorties fréquentes dans des parcs ou jardins publics, sur des lieux bien connus de drague (chaque grande ville en possède), ou dans des saunas, bars ou boites gays, toilettes publiques, voitures. Un regard fixe orienté vers l’autre suffit pour entamer une aventure… Le but est d’avoir une relation sexuelle rapide sur place, ou de ramener à la maison le partenaire. Qu’importe si on ne le revoit jamais. Cela s’appelle : l’homosexualité compulsive.

Mais ce processus touche aussi, d’une manière certes assez différente, mais cependant aussi active, les hétérosexuels : c’est l’hétérosexualité compulsive.

[ compulsion (latin compulsio) – terme psychiatrique : force intérieure par laquelle le sujet est amené à accomplir certains actes et à laquelle il ne peut résister sans angoisse ]

dépendance : besoin compulsif d’absorber une substance (drogue, alcool, tabac, etc.) pour faire cesser le malaise psychique (dépendance psychique) ou les troubles physiques (dépendance physique) dus au sevrage. ]

Les douze caractéristiques des dépendants affectifs et sexuels

  1. Étant donné que nous n’avons pas de saine échelle de valeur, nous nous engageons sexuellement ou nous attachons émotivement à des personnes sans vraiment les connaître.
  2. Par crainte d’être abandonnés et laissés tout seuls, nous endurons et retournons à des relations douloureuses ou destructrices, nous cachant à nous même et aux autres nos besoins de dépendance, devenant de plus en plus isolés et éloignés de nos amis, de nos proches, de nous mêmes et de Dieu.
  3. Par crainte d’un manque affectif ou sexuel, nous recherchons compulsivement et vivons une relation après l’autre, en poursuivant parfois même, plus d’une à la fois.
  4. Nous confondons l’amour avec le manque d’amour, l’attirance physique et sexuelle, la pitié et le besoin de sauver ou d’être sauvé.
  5. Nous nous sentons vides et incomplets lorsque nous nous retrouvons seuls. Tout en étant terrorisés par l’intimité et l’engagement, nous sommes continuellement à la recherche de nouvelles relations ou contacts sexuels.
  6. Nous sexualisons le stress, la culpabilité, la solitude, la colère, la peur et la jalousie. Nous nous servons de la dépendance affective et du sexe pour compenser notre manque d’estime de soi, de dignité et de support.
  7. Nous nous servons du sexe et de notre attachement affectif pour manipuler ou contrôler les autres.
  8. Nous devenons paralysés ou sérieusement dérangés par des obsessions ou des phantasmes à caractères romantiques ou sexuels.
  9. Nous évitons de nous prendre en charge en nous attachant continuellement à des gens qui ne sont pas émotivement disponibles.
  10. Nous nous enlisons dans la dépendance affective, l’intrigue romantique ou les activités sexuelles compulsives.
  11. Pour éviter de nous sentir vulnérables, nous irons peut-être jusqu’à éviter tout contact intime, confondant ainsi une sorte d’anorexie affective ou sexuelle avec du rétablissement.
  12. Nous prêtons aux autres des pouvoirs magiques. Nous les idéalisons et les harcelons pour ensuite les délaisser et les blâmer de ne pas avoir été à la hauteur de nos attentes et de nos fantasmes.  

* traduction de « The Twelve Characteristics of the Sex and Love Addicts » © 1992 SLAA

CRITÈRES DE L’ADDICTION SELON GOODMAN

Goodman, psychiatre anglais, a formulé en 1990 une définition de l’addiction en la décrivant comme « un processus dans lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives ». Il décrit ainsi les critères d’inclusions dans le champ des addictions :

 

A. Impossibilité de résister aux impulsions à réaliser ce type de comportement.

B. Sensation croissante de tension précédant immédiatement le début du comportement.

C. Plaisir ou soulagement pendant sa durée.

D. Sensation de perte de contrôle durant le comportement.

E. Présence d’au moins cinq des huit critères suivants :

  1. Préoccupation fréquente au sujet du comportement ou de sa préparation.
  2. Intensité et durée des épisodes plus importantes que souhaitées à l’origine.
  3. Tentatives répétées pour réduire, contrôler ou abandonner le comportement.
  4. Temps important consacré à préparer les épisodes, à les entreprendre ou à s’en remettre.
  5. Survenue fréquente des épisodes lorsque le sujet doit accomplir des obligations professionnelles, scolaires ou universitaires, familiales ou sociales.
  6. Activités sociales, professionnelles ou récréatives majeures sacrifiées du fait du comportement.
  7. Perpétuation du comportement, bien que le sujet sache qu’il cause ou aggrave un problème persistant ou récurrent d’ordre social, financier, psychologique ou psychique.
  8. Tolérance marquée: besoin d’augmenter l’intensité ou la fréquence pour obtenir l’effet désiré, ou diminution de l’effet procuré par un comportement de même intensité.

F. Agitation ou irritabilité en cas d’impossibilité de s’adonner au comportement.

 

Phénix

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