Définitivement accro au sexe…

C’est actuellement un motif de consultation assez répandu chez les hommes et les femmes provenant de tous milieux sociaux et culturels, de toutes classes, et de toutes professions. P. Palmade, humoriste, a dévoilé devant les médias qu’il était accro à l’alcool, à la drogue et au sexe. Des suites de ses addictions, il a eu ce terrible accident de voiture dont tout le monde a parlé début 2023. Mais il n’est pas le seul.

En réalité, et qu’il le reconnaisse ou pas, l’accro au sexe a souvent vécu des traumatismes précoces sans pouvoir les verbaliser, et il souffre d’un profond besoin d’être aimé.

L’on parle de « compulsivité sexuelle », « d’addiction sexuelle », « d’hypersexualité », « d’intoxication sexuelle ».

Comme toute addiction, la compulsivité sexuelle est une pathologie progressive. En effet, l’individu qui visualise des films pornographiques peut rapidement se lasser de ce processus puisqu’il n’apporte plus l’excitation optimale recherchée. C’est alors qu’il « escaladera » et recherchera des conduites sexuelles réelles, qui lui procureront davantage de plaisir, mais le rendront dépressif et totalement dépendant, prisonnier de ses pratiques.

La quête de sensations intenses pourra même inciter l’accro au sexe à commettre l’inceste, le viol, des attouchements sexuels sur des personnes mineures ou majeures, et bien d’autres actes répréhensibles par la loi.

Il semble que la toxicomanie aux dérivés morphiniques (morphine, héroïne…) puisse être considérée comme un type de préférences érotiques particulières. En effet, l’injection de morphine provoque une sensation similaire à l’émoi érotique, l’injection d’héroïne provoque une sensation proche de la jouissance, et la dépendance observée semble dépendre de mécanismes neurophysiologiques similaires à ceux de l’addiction érotique.

(L’émoi érotique : c’est une sensation émotionnelle de plaisir intense, qui correspond à l’activation de certaines régions hypothalamiques et, éventuellement, limbiques. Il semblerait que les endomorphines soient impliquées dans la dynamique de ce processus)

CHEMSEX  (cliquez ici pour accéder à une vidéo Dailymotion sur le chemsex)

Le « chemsex » — mot-valise combinant « chemical » (produits chimiques en anglais) et sexe — ou sexe sous drogue, est le fait de combiner la pratique du sexe et la prise de drogue. Cela peut déboucher sur des conduites à risques. On le dénomme Party’n’ Play (PnP) aux États‐Unis ou Wired play en Australie.

La cocaïne est régulièrement présente dans le milieu de la nuit « hétéro », où sexe et alcool sont au rendez-vous pour augmenter ou prolonger les plaisirs. Les « plans chemsex » (ou « plans chems ») réfèrent de nos jours à des pratiques sexuelles sous l’influence de produits autres que l’alcool.

Les « chemsexeurs » consomment souvent des drogues stimulantes et euphorisantes : cathinones (4-MEC, 3-MMC…), cocaïne, méthamphétamine, ecstasy/MDMA. Ils consomment aussi parfois de la kétamine et du GHB.

Ces consommations de drogues s’accompagnent souvent de prises de médicaments qui favorisent l’érection, d’alcool et de poppers.

Lors des plans chemsex, les consommations de drogues et les rapports sexuels se répètent pendant plusieurs heures voire plusieurs jours. Cela expose à de nombreux risques pour la santé et l’équilibre personnel.

Les personnes qui pratiquent le chemsex ont :

  • Des risques de dépendance et de surdoses parfois mortelles
  • Des risques importants d’abcès, de plaies, etc.
  • Des risques élevés d’attraper des infections sexuellement transmissibles (IST) et d’être contaminés par le VIH ou l’hépatite C
  • Des risques de s’injecter les drogues (« slam ») dans une recherche de sensations toujours plus fortes
  • Des risques de rupture sentimentale, de perdre leurs amis ou leur travail et de se retrouver isolés et en situation de grand mal-être.

Pour se faire aider les « chemsexeurs » en difficulté peuvent contacter :

  • Le groupe d’entraide Facebook mis en place par l’association AIDES (groupe fermé accessible sur demande)
  • Le numéro d’appel « Chemsex Urgences » de AIDES : 01 77 93 97 77 (numéro non surtaxé) ; ou sur WhatsApp : 07 62 93 22 29
  • Les antennes locales de AIDES
  • Drogues info service pour des informations sur les effets et risques des drogues consommées, pour faire le point sur leur consommation ou pour être orientés vers des professionnels spécialisés dans les addictions : 0 800 23 13 13 (service et appel anonyme et gratuit, 7j/7 de 8h à 2h).

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