C’est quoi au juste, la bisexualité ?
La bisexualité est le fait d’être attiré(e) émotionnellement, sentimentalement et sexuellement, indifféremment par des personnes du même sexe, et par des personnes du sexe complémentaire (dit « opposé »).
La personne bisexuelle change tour à tour d’orientation sexuelle et sans gêne, et peut avoir une dose variable de chaque orientation selon ses besoins et selon ses désirs.
La bisexualité est traitée parfois comme une orientation sexuelle, bien qu’elle soit en vérité « une non – orientation »…
La personne bisexuelle peut parfois souffrir secrètement à l’intérieur d’elle-même, car elle n’arrive pas à choisir et à trancher entre les deux sexes ; elle vit dans une certaine confusion et un doute au niveau de son identité. C’est souvent difficile à vivre, car source continuelle, voire perpétuelle, de questions et d’incertitudes.
Une personne bisexuelle évoque la question comme ceci :
« Lorsque je couche avec un homme, je pense à une femme, et lorsque je couche avec une femme, je pense à un homme ».
Une ambivalence ?
En général, et il le dit, un homme bisexuel préfère très souvent la pratique de sa sexualité avec un autre homme, mais par contre, le développement de sa sentimentalité avec une femme, ce qui rajoute en complexité.
Certaines personnes bisexuelles ont une attirance majoritaire globale envers les personnes du même sexe qu’elles, d’autres ont une attirance majoritaire globale envers les personnes de sexe différent. Les graduations sont assez variables et confirment la fameuse échelle de Kinsey…
C’est pourquoi l’on ne peut pas affirmer qu’une personne homosexuelle soit à coup sûr 100% homosexuelle. Elle l’est parfois à 60, ou 80 %… mais parfois aussi à 100% si son homosexualité est réellement structurelle. Certaines personnes homosexuelles ont déjà, par le passé, couché avec une personne de sexe différent..
Et l’on ne peut pas affirmer qu’une personne hétérosexuelle le soit à coup sûr à 100%. Elle l’est peut-être à 90, 80, 70%… et il n’est pas rare de constater qu’une telle personne ait eue par le passé, une ou deux fois dans sa vie, une expérience homosexuelle.
Attention… ne mettons pas donc trop vite l’étiquette « d’homosexuel » ou « d’hétérosexuel » sur une personne bisexuelle. Elle aura besoin de temps pour réaliser qui elle est, et pour se réaliser elle-même, telle qu’elle est véritablement. Cela passera certainement par une série de cassures douloureuses, tour à tour, après avoir voulu construire une vie avec une femme ou avec un homme.
Parfois, c’est un rite initiatique…
D’un point de vue social, le nombre des personnes bisexuelles dépasse largement le nombre des personnes homosexuelles.
En dépit de cette réalité, les « bi » sont stigmatisés par les personnes hétérosexuelles, mais mal aimés par les personnes homosexuelles, car ils empêchent certains courants homosexuels de bâtir une identité sociale à part, et d’exercer certaines pressions politiques dans le but d’améliorer la situation des gays et des lesbiennes.
Chez les jeunes, la bisexualité est devenue une sorte de rite initiatique de passage à l’âge adulte (« c’est normal d’essayer l’homosexualité »). Ce courant de pensée provient des USA. « Tu veux savoir si tu es hétérosexuelle ? Alors voici mon conseil : essaie de coucher avec une personne du même sexe, tu verras si tu kiffes ou non ».
Selon les statistiques, le phénomène de la bisexualité est nettement en augmentation. Les chiffres de la bisexualité féminine aux USA montrent que près de 12% des filles de 15-19 ans déclarent sans problème avoir eu une relation homosexuelle tout en étant hétéro. C’est statistiquement 3 fois plus qu’il y a dix ans, ce qui prouve l’ampleur du phénomène.
Un vent de nouveauté semble souffler chez les jeunes filles, car il est de moins en moins tabou de s’afficher bi, notamment sur les blogs.
À noter : un courant de pensée s’appuie sur le fait biologique que l’embryon humain passe par un stade d’indifférenciation sexuelle lors de son développement intra-utérin, ce qui fait dire que chaque homme aurait pu être une femme et réciproquement. Selon cette école, la différenciation sexuelle est non seulement tardive, mais encore incomplète. Ainsi, chaque individu porte en lui une part plus ou moins importante du sexe dont il n’est pas. Et tout n’est jamais définitivement cristallisé.
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