S’extérioriser librement, ou refouler et mentir…

« J’ai eu très longtemps l’impression d’être quelqu’un de défectueux ; d’avoir été fait pour aimer mais d’en être fondamentalement incapable du fait de mon homosexualité. Ces pensées m’ont torturé l’esprit durant 6 ans : je n’arrivais plus à dormir. Depuis que j’en ai parlé à ma mère et à mon frère, et que j’ai rencontré des gens qui sont aussi passés par là, je vais nettement mieux, je dors enfin sans me réveiller 3-4 fois par nuit

(Adrien, 20 ans[1])

Pour éviter les moqueries et le rejet, certains jeunes ressentant des sentiments amoureux envers ceux de leur sexe cachent et répriment leurs sentiments, en jouant au parfait hétéro, du moins en paroles. Certains se mettent à boire, à consommer des drogues, et font des tentatives de suicide (près de 25 % des jeunes gays en font) comme ultime recours au drame intérieur qu’ils vivent en silence, marqué par la solitude et le désespoir.

Silence, honte, peur, angoisse, invisibilité, solitude, déprime, mensonge, souffrance, haine de soi. Dix mots, dix mots qui décrivent le drame quotidien de beaucoup d’adolescents gays[2].

Les risques suicidaires les plus élevés sont souvent associés à :

  • une persécution de la part de membres de la famille, d’amis, de copains, ou de collègues de travail
  • ou une difficulté extrême pour traverser la prise de conscience et la révélation de l’homosexualité en soi : l’affrontement personnel et très intériorisé est parfois difficile chez les plus fragiles
  • ou une incapacité à vivre l’un de ses premiers amours, un rejet de sa part ou une rupture amoureuse

À ce stade du vécu, l’homosexualité peut devenir une véritable obsession, un éternel problème à résoudre, ou le thème principal de l’existence qui prend toute la place.

Car l’homosexuel se sent différent, seul et incompris, il se sent quelquefois exclu du groupe auquel il appartient, ou il s’exclut lui-même, en partant dans une sorte d’exil. La honte l’habite, son estime de lui diminue, sa relation avec le monde est perturbée. Il cache de plus en plus ses sentiments, se renferme, s’exprime moins, devient confus, mélancolique et doute de tout, surtout s’il vit son conflit durant la période de l’adolescence, et c’est en général le cas.

Alors, il compense dans le rêve, le fantasme érotique, l’irréel et l’imaginaire (« le garçon dont je suis amoureux est hétéro, jamais on ne pourra faire notre vie ensemble, si ce n’est dans mes rêves ! »). Ne nous étonnons pas qu’un certain manque de maturité se prolonge avec l’âge, car le terrain intérieur est en permanence miné et secoué par des conflits et ne laisse pas la place à la sérénité qui permettrait un développement épanoui de la personnalité.

Chez certains adultes, l’homosexualité tardive est souvent le résultat d’un déni et d’une honte de leurs tendances homosexuelles dès leur apparition. Le fait de mettre en lumière leurs vraies tendances au bout de quelques années peut apporter de graves problèmes relationnels, tant chez les amis que dans la cellule familiale (divorce) : parfois, ces personnes sont déjà mariées depuis longtemps et pères de famille.

Beaucoup d’homosexuels masculins sont peu fidèles – dans le milieu cela se sait – et aiment les petites aventures intenses, mais brèves : dans certains parcs, jardins ou forêts, dans certaines gares, autour des toilettes publiques, dans certains bars gay de grandes villes (dotés à l’arrière de « backrooms »), ou dans les saunas.

« Un écrivain britannique, C. S. Lewis, compare l’homosexualité à l’attrait gastronomique d’un gâteau que l’on doit refuser, tout en continuant à vivre sans jamais succomber à la tentation. Pourtant, pour la plupart des homosexuels, c’est comme si on leur demandait de ne rien manger dans le désert pendant 40 jours, et qu’on leur disait ensuite : « Eh bien, vous n’aviez qu’à pas avoir faim ! ». Très peu d’hétérosexuels comprennent la contrainte et la force des pulsions homosexuelles.

L’homosexuel, attiré par un autre homme, est souvent dans l’obligation douloureuse (obsessionnelle) de le contempler et le détailler même contre sa volonté. La faim de l’homosexuel pour un autre homme n’a que très peu de similitudes avec une relation hétérosexuelle normale. Une femme qui observait son ami homosexuel lors d’une soirée a décrit son regard pour les autres hommes d’une façon très expressive : « On aurait dit qu’il était en transe ».

[1] in : Étude et statistiques sur les jeunes gays en Suisse Romande

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