La population homosexuelle
Les estimations varient de 6 à 7 % de la population française [2], c’est-à-dire entre 4 et 4,8 millions de personnes.
Dans les magazines gay, l’estimation peut aller jusqu’à 10 % de la population.
Dans une enquête de mars 2021 menée en France, 12 % des jeunes femmes et 8 % des jeunes hommes interrogés ont déclaré avoir déjà eu une relation homosexuelle et l’avoir appréciée. On peut affirmer que les jeunes générations sont plus ouvertes sur la sexualité et le genre, et de manière générale, 86 % des citoyens français pensent que l’homosexualité est un mode de vie qui devrait être accepté par la société.
Les couples homosexuels
En 2018, 0,9 % des couples cohabitants sont des couples de même sexe. Ainsi, 266 000 personnes vivent avec un partenaire de même sexe. La part de ces couples a augmenté : elle était de 0,6 % en 2011.
C’est entre les âges de 25 et 29 ans qu’il est le plus fréquent de vivre avec un partenaire de même sexe pour les femmes (0,9 %), et entre 30 et 34 ans pour les hommes (1,1 %).
Les couples de même sexe sont plus présents dans les territoires les plus peuplés. La proportion de couples de même sexe est plus élevée en Île-de-France (1,4 %), particulièrement à Paris intra-muros (3,7 %). Ainsi, 15 % des couples d’hommes en France vivent à Paris intra-muros, 7 % des couples de femmes, contre 3 % de l’ensemble des couples.
Les personnes vivant en couple avec un partenaire de même sexe sont plus diplômées que celles vivant avec un partenaire de sexe différent. Elles appartiennent également à des catégories sociales plus favorisées.
60 % des couples de même sexe cohabitants ont contractualisé leur union et 14 % vivent avec des enfants, pour l’essentiel des couples de femmes. (Insee – Enquêtes et études démographiques)
La majorité des personnes vivant en couple de même sexe sont mariées ou pacsées
Parmi les personnes en couple cohabitant avec un partenaire du même sexe, six sur dix ont contractualisé leur union par un mariage ou un pacte civil de solidarité (Pacs), sans différence notable entre couples de femmes et couples d’hommes. Contractualiser son union est moins fréquent que pour les personnes en couple avec un partenaire de sexe différent (huit sur dix). Plus de la moitié des unions contractualisées par des partenaires de même sexe sont des mariages, soit beaucoup moins que pour les couples de sexe différent (90 %). En effet, les partenaires de même sexe ne peuvent se marier que depuis 2013.
Un quart des couples de femmes vivent avec des enfants
14 % des couples de même sexe vivent avec des enfants dans leur logement, contre 50 % des couples de sexe différent. Environ 31 000 enfants vivent ainsi avec un couple de même sexe, dont 26 000 mineurs.
Un quart des couples de femmes vivent avec des enfants. Cette situation est rare pour les couples d’hommes. Les couples de femmes résidant avec des enfants vivent plus souvent avec un seul enfant (57 %) que les couples de sexe différent (41 %). La moitié de ces familles comprend au moins un enfant âgé de moins de six ans tandis que seulement une sur dix ne comprend que des enfants majeurs.
72% des Français affirment qu’ils accepteraient que leur enfant soit homosexuel
Un sondage Ifop de 2019 consacré à l’acceptation de l’homosexualité et de l’homoparentalité indique que 85 % des Français considèrent que l’homosexualité est « une manière acceptable de vivre sa vie », contre 24 % en 1975.
72 % des sondés accepteraient que leur enfant soit homosexuel (un chiffre qui descend à 43 % chez les personnes qui fréquentent un lieu de culte chaque semaine). Par contre, 8 % des personnes interrogées voient encore l’homosexualité comme « une maladie à guérir ». Ils étaient 42 % en 1975. (Ifop)
Pour près de neuf Français sur dix, l’homosexualité est « une manière comme une autre de vivre sa sexualité », 8 % estiment que c’est une maladie et 7 % une perversion que l’on doit combattre, selon un sondage Ifop mené en juin 2019. Au milieu des années 1970, les Français étaient beaucoup plus partagés : à l’époque, 42 % voyaient l’homosexualité comme une maladie et 22 % comme une perversion. Selon l’enquête de l’Association pour la recherche sur les systèmes de valeurs (Arval) réalisée tous les dix ans, le niveau de tolérance vis-à-vis de l’homosexualité a doublé entre 1981 et 2018, l’indice passant de 3 à 6,6 (moyenne des notes allant de 1 « l’homosexualité n’est jamais justifiée » à dix « toujours justifiée »). (2023 – Observatoire des inégalités)
Quelle tolérance ?
La tolérance affirmée dans une enquête d’opinion est une chose, la réalité quotidienne peut être différente : l’homosexualité est encore loin d’être banalisée en public, dans le cercle amical ou en famille. Pour l’année 2020, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 1 590 crimes et délits anti-LGBT, un chiffre nettement plus élevé qu’en 2016 (environ 1 000 cas). Et encore, les faits déclarés ne représentent qu’une très petite partie de l’ensemble des faits. Chaque année, environ 140 000 personnes déclarent, par exemple, avoir été victimes d’injures homophobes, orales ou écrites. L’homosexualité est mieux acceptée, mais elle est encore loin d’être banalisée dans la société française.
Extrait de « Valeurs : l’homosexualité largement tolérée, mais loin d’être banalisée dans la société française », Centre d’observation de la société, 19 octobre 2022.
Sondage : sur l’homosexualité, un gouffre sépare les musulmans du reste de la population
Ça coince sévèrement. Selon une enquête d’opinion réalisée par l’Ifop pour le compte de la Fondation Jasmin Roy et la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT), relayée ce mercredi 26 juin, l’homosexualité est encore largement rejetée au sein d’une communauté religieuse particulière : la communauté musulmane. Les chiffres du sondage sont nets : alors que 85% de la population française affirme que l’homosexualité est une manière comme une autre de vivre sa sexualité, 63% des personnes de confession musulmane interrogées la perçoivent comme « une maladie » ou « une perversion sexuelle ». Une proportion qui descend à 14% chez les catholiques (20% chez les pratiquants) et 10% chez les « sans religion ». (Marianne – 2019)
L’étude met en lumière un véritable gouffre entre les musulmans sondés et le reste du panel quant à l’homophobie. Ainsi, sur l’ensemble des personnes interrogées, 72% accepteraient « très bien » (33%) ou « assez bien » (39%) d’avoir un enfant homosexuel, chiffre qui tombe à 20% chez les musulmans consultés – contre 69% chez les catholiques (68% chez les pratiquants) et 78% chez ceux qui déclarent ne pas avoir de religion. Et 71% des adeptes de l’islam interrogés trouvent « plutôt choquant » qu’un couple homosexuel s’embrasse dans un lieu public, contre 33% pour l’ensemble de la population, et 49% chez les catholiques qui se définissent comme pratiquants. Alors que 30% de la population déclare avoir été mal à l’aise au moins une fois en présence d’un couple LGBT, cette proportion monte à 46% chez les musulmans, contre 34% chez les catholiques.
Logiquement, cette rigidité se traduit très fortement lorsqu’il est question d’homoparentalité. Si 83% des Français interrogés jugent qu’un couple d’homosexuels est capable d’assurer un rôle parental – opinion également largement partagée à 82% au sein de la communauté catholique, y compris chez les pratiquants (73%) -, c’est bien moins le cas chez les musulmans interrogés, chez qui ce chiffre tombe à 54%. Alors que presque 70% des Français affirment qu’en enfant peut s’épanouir au sein d’une famille avec deux pères, seuls 37% des musulmans du panel partagent cette opinion (54% chez les catholiques pratiquants). Enfin, 58% des musulmans sondés pensent carrément que les homosexuels ne devraient pas pouvoir élever d’enfant : c’est presque le double de l’ensemble de la population (29%), et nettement plus que chez les catholiques pratiquants (41%).
Le suicide
La question du suicide des jeunes homosexuel/les et bisexuelles doit être abordée avec prudence, car elle peut entraîner des effets contre-productifs et présenter des risques de victimisation ou de stigmatisation. Vladimir Martens, directeur de l’Observatoire du sida et des sexualités des Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles, a eu l’opportunité de soulever cette question lors de la Table ronde consacrée à la prévention du suicide chez les jeunes qui s’est tenue au Cabinet de la Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Egalité des chances de la Communauté française de Belgique en octobre 2010. Certaines des informations développées ici, proviennent de documents présentés lors de cette table ronde.
Depuis 1990, les études les plus probantes ont permis de démontrer que les homosexuel/les, et plus particulièrement les jeunes, présentaient un risque de tentative de suicide plus important que les hétérosexuel/les. Ce risque différentiel est de 2 à 7 fois plus élevé chez les homo- ou bisexuels. Cela serait dû au fait que la norme de la masculinité exerce généralement une pression particulièrement forte auprès des garçons lors de l’adolescence, tandis que la norme de la féminité s’imposerait aux filles plus tard, au moment de la mise en couple et de la maternité. (Portail de la prévention du suicide)
Comparés aux jeunes hétérosexuels, les adolescents gays, lesbiennes, bisexuels ou en questionnement sur leur orientation sexuelle (Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres – LGBT) ont « plus tendance à avoir des pensées suicidaires ». Leurs idées noires peuvent aller loin car « ils sont également plus nombreux que la moyenne à aller jusqu’à effectuer une tentative de suicide », décrivent des chercheurs américains de l’Université de Californie (San Diego).
Ces données sont issues de l’analyse d’un échantillon de 15 624 lycéens. Parmi eux, « 40% des jeunes répertoriés parmi les minorités sexuelles avouent avoir déjà envisagé sérieusement le suicide », contre 15% dans le groupe des hétérosexuels. (La Dépêche.fr – 2018)
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