Je ne veux pas me résumer, ou être résumé uniquement par mon identité sexuelle… ou par mon genre

Une personne homosexuelle, cela n’existe pas.
Une personne hétérosexuelle, cela n’existe pas.

Ce qui existe, c’est un ensemble d’êtres humains uniques et très différents,
que l’on ne peut en aucun cas résumer principalement et exclusivement par leurs attirances et préférences sentimentales et sexuelles,
ni par leur race, ni par leur religion, ni par leur genre, ni par leur langue, ni par leur âge.

Voilà, tout est dit. Tu es un être humain, et pas un seul être humain ne ressemble exactement à un autre.

Réduire, classifier, répertorier, résumer et étiqueter quelqu’un au travers d’un seul prisme n’est pas souhaitable, nous ne sommes pas des objets à placer dans des tiroirs ou sur des étagères, mais des êtres humains qui sommes appelés à nous transformer régulièrement. Certaines transformations prennent quelques minutes, d’autres quelques heures, d’autres enfin, quelques années, voire dizaines d’années – c’est le cas de la personne totalement athée qui est devenue soudainement chrétienne car elle a rencontré Dieu, ou du jeune qui est devenu un senior chauve…

Je ne suis pas totalement ce que j’étais hier, et demain, je serai différent d’aujourd’hui, car j’aurai fait d’autres expériences, j’aurai légèrement modifié mes pensées, mes comportements, mon vécu global et peut-être même mes goûts et mes préférences.

D’autre part, je traverse continuellement des crises, et notamment à chaque décade. Le mot « crisis » en latin et en grec signifie choix, remise en question d’un choix.

Traverser une crise, c’est plutôt bon signe !

Ne cristallisons donc pas le vécu et le comportement des personnes

Nous sommes en perpétuelle évolution, et il est souhaitable que demain, ou l’année prochaine, je me sente mieux, et que je me bonifie… en cherchant à ressembler davantage à ce que je suis véritablement, et en tenant compte que mon identité évolue constamment, suite à de nombreux facteurs, dont le déroulement du temps.

Dans notre équipe Oser en Parler, nous n’affirmerons jamais qu’une personne est définitivement ceci, ou définitivement cela, car très objectivement, nous avons pu constater que tout individu est en perpétuelle évolution… et rarement en état de stagnation permanente.

Nous ne collons pas des étiquettes et des préjugés sur les personnes. C’est l’un des fondements du racisme, du sexisme, et de quantités d’autres comportements inadéquats.

Nous connaissons des centaines de personnes évoluant dans l’hétérosexualité, qui se sont mises un jour à vivre leur homosexualité latente et naissante.

Pareillement, nous connaissons des centaines de personnes qui évoluaient dans l’homosexualité, et qui se sont mises un jour à vivre leur hétérosexualité latente et naissante.

Tout cela s’est déroulé d’une manière naturelle et progressive, et l’on peut ne pas s’en étonner, lorsque l’on sait qu’un certain nombre de personnes sont – avec des répartitions et taux d’homosexualité et d’hétérosexualité différents selon les individus – bisexuelles à leur insu, et l’ont découvert tardivement.

Pourquoi donc résumer et renfermer pour toujours l’identité d’une personne à l’intérieur de son vécu sentimental et sexuel présent et actuel, et qui peut n’être que transitoire ou incomplet, même s’il dure depuis plusieurs années ? Pourquoi faire de même avec la dénomination genrée d’une personne, alors que l’on a dénombré à l’heure actuelle 72 genres détaillés ? Alors que plusieurs militent en faveur de toilettes unisexes ? en faveur de pronoms neutres ? en faveur de la dénomination « non binaire », même sur certains passeports ?

C’est réducteur, voire un peu castrateur dans certains cas, et la vie nous l’apprend.

Mais c’est ce qu’imposent les personnes psychorigides de certains lobbies, sur la base d’un certain conformisme, voire parfois d’une cristallisation mentale. Notons bien ceci : les lobbyistes imposent leurs points de vue idéologiques, et il faut penser et se comporter comme eux pour être acceptés par eux, tandis que les chercheurs ouverts, hommes et femmes de terrain et d’écoute, proposent leurs découvertes, après longue et sérieuse vérification sur de nombreux échantillons de population. Ils laissent libres.

À noter : le pronom « iel », contraction de « il » et « elle » a été ajouté en octobre 2022 à la version en ligne du dictionnaire Le Robert, que l’on soit d’accord ou non.

Un homme de genre masculin qui vit son homosexualité, et qui se met à découvrir et fréquenter une jeune femme, en étant saisi par un amour passionnel progressif, puis veut se mettre en couple de son propre chef, et sans influence ou pression extérieure, est-ce amendable ?

Doit-on aussitôt inventer la rumeur qu’il a été victime de son homophobie, ou de celle des autres ? Doit-on demander alors à l’Assemblée Nationale de légiférer contre cette possibilité, à l’heure où l’Espagne vient d’autoriser le changement de genre dès l’âge de 16 ans, d’un simple clic administratif et sans vérification ni authentification par un professionnel ?

Évitons à tout prix toutes les cristallisations hâtives et trop conservatrices

Un enfant ne reste pas un enfant à jamais, il devient adolescent puis adulte.

Et même en tant qu’adulte, il traverse des crises, et ceci, en général chaque décennie. Ce mot crise qui signifie en latin et en grec (crisis – krisis) « choix », mais aussi « prise de risque », « assaut ». Après une crise, nous serons partiellement changés, nous serons devenus différents, car nous aurons alors fait de nouveaux choix.

Respectons les cheminements et les choix diversifiés des individus, les prises de décision variées, les mutations, les évolutions, les changements de cap, les transformations au rythme des années qui s’écoulent.

L’important, c’est de reconnaître et de respecter toute la diversité des variations de l’être humain, comme faisant partie intégrante de son cheminement, et de ne pas s’étonner, de ne pas condamner, de ne pas barrer le passage ou de crier au scandale ou au charlatanisme.

Une société parfois homophobe ne doit pas non plus verser dans l’extrémisme de l’hétérophobie.

Et d’abord, qui sommes-nous pour prononcer des jugements définitifs sur des personnes ?

Pour affirmer haut et fort que ces dernières – et bien sûr, sans avoir vérifié ces affirmations, ce qui constitue alors un honteux mensonge – sont et font une erreur, ou qu’elles sont l’objet de pressions insupportables venant de l’extérieur, alors que leur désir de changement vient profondément de leur vécu intérieur, et de leurs choix personnels profonds ?

De telles allégations mensongères constitueraient une profonde atteinte à la dignité humaine, et un abus psychologique grave.

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