A l’adolescence ainsi qu’au début de l’âge adulte, bon nombre de garçons et de filles, d’hommes et de femmes, s’interrogent sur les sentiments qu’ils ressentent et qu’ils découvrent envers leurs semblables.
« Je ne comprends pas, dit Sébastien, 16 ans, le temps passe, et je m’aperçois que sans l’avoir choisi, je suis plus attiré par mes copains que par mes copines. J’ai même un fort sentiment amoureux qui naît envers un garçon de ma classe… Mon père, s’il le savait, se mettrait dans une colère épouvantable et ne me parlerait plus ».
Une étude Suisse[1] sérieuse a permis de sonder l’état d’esprit de 123 jeunes garçons pratiquant l’homosexualité, de 16 à 25 ans. Pour la plupart, ils ont commencé à ressentir une attirance pour les hommes autour de l’âge de 13 ans, mais ce n’est que vers 17 ans qu’ils se sont identifiés comme homosexuels et ont eu leur premier rapport sexuel.
Quand on est adolescent, la pression est souvent difficile à vivre, et certains jeunes cherchent à savoir à quelle catégorie ils appartiennent. Homo ou hétéro, ils ont souvent le sentiment qu’il faut choisir leur camp et recherchent alors en eux les signes, les preuves qui démontreraient qu’ils appartiennent à tel ou tel groupe.
Identifier nos préférences sexuelles peut prendre du temps. En effet, l’attrait pour des personnes du même sexe peut évoluer dans le temps, et n’être pour certains qu’un passage transitoire. D’autre part, nul ne se lève le matin en se disant : « tiens, allez, je décide aujourd’hui d’être homosexuel… ».
Stéphane, 16 ans, ose se confier à une association : « Je me sens homo, mais je le vis super mal. Je me sens seul, c’est quasiment impossible d’en parler en famille. Au lycée, c’est terrible, mes copains m’insultent. J’ai l’impression d’être un cas unique »
Et il est vrai qu’il n’est pas facile, même dans notre société actuelle, de parler de l’homosexualité, quelle qu’en soit la forme, et ce, à tous les niveaux. L’homophobie, [2] c’est-à-dire le rejet des homosexuels et l’hostilité systématique à leur égard, persiste et signe dans tous les milieux, y compris aussi dans certains milieux chrétiens ou musulmans, où intolérance, étroitesse d’esprit, fondamentalisme et légalisme prennent souvent le pas sur respect, écoute et compréhension. On ne comprend pas que quelqu’un puisse être homosexuel, alors on rejette la personne au nom de son problème, sauf si elle change immédiatement.
Il y a même des discours pires dans certaines sphères du christianisme : « On ne peut être chrétien et parallèlement rester avec des attirances homosexuelles au fond de soi ».
Autrement dit, si tu es homosexuel, cela signifie que tu as renié ta foi, et c’est grave ! Tu n’as plus le droit de t’approcher de la table de la communion, et de vivre ta foi, de te mélanger aux autres croyants, car tu les infecterais.
[2] L’homophobie n’est pas le fait d’encourager l’hétérosexualité, ni de plaider que l’homosexualité reste un comportement minoritaire dans notre société, ni d’affirmer que l’on est en désaccord avec la pratique homosexuelle, pour des raisons d’ordre éthique ou religieux ; c’est le fait de détester (consciemment ou non) et d’exclure les personnes homosexuelles : l’on peut alors parler de racisme homosexuel.
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